1892 : 1er Juillet, naissance à Bruyères dans les Vosges

1894 : Naissance de son frère André, qui sera architecte.

Après des études secondaires à Epinal, s'inscrit à la Faculté des Sciences de Nancy et envisage des études de médecine.

Premier voyage en Suisse et en Allemagne (Munich).

Abandonne les études et entre à l'atelier de Victor Prouvé , "le Chef de l'Ecole de Nancy".

1912 : A la fin de sa formation, s'installe à Paris avec son frère André.

S'inscrit à l'Académie Colarossi puis à l'atelier du graveur Bernard Naudin. Découvre Matisse, Cézanne, Renoir.

1913 : Ami de Rainer Maria Rilke, Bourdelle, Elie Faure, etc ...

Fonde avec trois amis les "Feuilles de Mai", revue d'art à laquelle ont participé Bourdelle, Rilke, Elie Faure ...

Retour à Paris où il se lie par contrat d'apprentissage, au peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte.

1914 : Premier chantier à la Faculté des Sciences de Marseille, avec Jean-Paul Lafitte.

Découverte de l'Italie.

En août, après la déclaration de guerre, il rentre en France et s'engage dans l'Infanterie.

Malade, il est évacué le 15 novembre.

1915 : Convalescence à Sens.

Peintures, premiers essais de lithographies.

Retour au front en juillet.

1916 : Nouvelle blessure ; évacué, il ne retournera plus au front.

En septembre, premières expositions de ses oeuvres à Zurich.

1917 : Fait exécuter par sa mère, ses premiers canevas : "Filles vertes" et "Soirées dans Grenade".

1918 : Fin de la guerre. Retour en ltalie.

1919 : Vacances dans le Tessin en compagnie de Rilke, Busoni, Hermann Hesse et Jeanne Bucher.

Deuxième exposition à Zurich.

1920 : Nombreux voyages : Berlin, Munich, Rome, Naples, ...

S'installe à Paris avec Marthe Hennebert qui tisse deux tapisseries au petit point : "Pêcheur" et "Piscine".

Expose au Salon des Indépendants (deux tapisseries, quatre toiles).

Rencontre Etienne Bignou.

1921 : Rencontre Louis Marcoussis, découvre Picasso et Max Jacob.

Création, décor et costumes, pour le spectacle de la compagnie Pitoéff : "Celui qui reçoit des gifles".

Passe l'automne au bord de la Baltique.

1922 : Cinquième tapisserie au canevas, "Le Cirque", pour Mme Cuttoli.

Première exposition personnelle à Paris, en avril et septembre (huiles, gouaches, aquarelles, dessins).

Réalisation d'un grand décor mural - aujourd'hui disparu - au château de Villeflix, propriété Berheim.

Voyage à Berlin où il retrouve Busoni.

1923 : Peu de travail.

Voyage en Espagne (Barcelone, Cadix, Séville et Tolède) : découverte des terres brûlées qui influenceront ses paysages.

1924 : Découvre l'Afrique du Nord, le Sahara, la Grèce et l'Asie Mineure.

Signe un contrat sans exclusivité avec son ami marchand Etienne Bignou.

André Lurçat construit la nouvelle maison de son frère, Villa Seurat, à Paris.

1924 : Création d'un sixième canevas "Les Arabes" (12m2).

15 décembre : épouse Marthe Hennebert.

1925 : Bref voyage en Ecosse, puis départ pour l'Espagne et l'Afrique du Nord.

Au retour, s'installe à la Villa Seurat.

Expose avec Dufy, Marcoussis, Laglenne ...

Expose chez Jeanne Bucher.

Participe au décor (tapis et peintures) de "Vertige", film de Marcel l'Herbier.

Ecrit, illustre, édite "Toupies" et "Baroques".

1926 : Exposition personnelle à Paris, Bruxelles ; collective à Vienne, Paris, Anvers.

De nombreux articles lui sont consacrés.

Les portraits se multiplient. Apparition des premiers paysages orientaux.

1927 : Départ pour l'Orient en compagnie de Marthe. Passent l'été en Grèce et en Turquie.

Décor du salon de David Weil (28m2) : quatre tapisseries au petit point et "L'Orage" pour Georges Salles (Musée national d'art moderne).

1928 : Voyage en Grèce, ltalie (Rome).

Octobre ; départ pour les Etats-Unis. Première exposition à New-York.

1929 : Séjourne au Maroc.

1930 : Année riche et féconde.

Expose à Paris, Londres, New-York, Chicago.

lllustre de neuf pointes sèches "Les Limbes" de Cingria, oeuvre éditée par Jeanne Bucher.

Séjour aux Etats-Unis.

Fait tisser "L'Eté" (20m2) par Marthe Hennebert dont il est divorcé.

1931 : Mai : épouse Rossane Timotheef et s'installe à Vevey (Suisse).

Nombreux articles sur sa peinture.

Réduction de sa production picturale.

"La Neige" (18m2), tissage au petit point par Marthe Hennebert.

1932 : Edition, chez Jeanne Bucher, de huit dessins à la plume "P.P.C." (pour prendre congé).

Décembre : participe avec Matisse, Picasso, Braque, Derain et Dufy à l'exposition "Sélections": manifestation organisée à New-York par la Valentine Gallery.

1933 : Nombreuses activités créatrices, souvent liées à son engagement politique.

Séjour à New-York. Création de décor et costumes pour le "Jardin Public", ballet de Balanchine, musique de Dukelsky.

Compose "Orage", carton réalisé à la demande de Marie Cuttoli.

1933 : Première tapisserie tissée à Aubusson suivant la technique qu'il a mise au point

1934 : Retour à New-York et nouvelle création de décor et costumes pour une chorégraphie de Balanchine.

Exposition à Chicago et Philadelphie (huiles - gouaches).

Séjour à Paris et Vevey durant l'été.

Fin août, départ pour Moscou : exposition au musée Occidental (actuel musée Pouchkine) puis au musée de Kiev, gouaches, huiles.

1935 : Départ pour l'Espagne où il peint les "Dynamiteros" en liaison avec les évènements.

A Paris, participe aux activités de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.

Suit, avec Malraux et Aragon, les journées d'amitié pour l'Union Soviétique.

1936 : Expose à Londres.

"Les Illusions d'Icare" (3,30 x 3,50 m) - Première tapisserie exécutée à la manufacture des Gobelins (collection Royale de Hollande).

1937 : Rencontre avec François Tabard.

Tapisseries "Le Bosquet" (2,00 x 2.50 m) et "Les Oiseaux" tissées à l'atelier-école d'Aubusson.

"Forêts", deuxième tapisserie tissée aux Gobelins (2,60 x 4,00 m).

Juillet : à Angers, la vision de "l'Apocalypse" (XIVème siècle) provoque un choc esthétique et artistique annonciateur de l'oeuvre à venir.

1938 : "Moisson" (2.75 x 5.50 m) tissée chez Tabard.

La manufacture de Beauvais tisse les tapisseries pour quatre fauteuils, un divan et un paravent destinés à accompagner la tenture d'"Icare".

1939 : Exposition à New-York et Paris (Petit Palais).

Septembre : installation à Aubusson avec Gromaire et Dubreuil pour essayer de redonner vie à la tapisserie qui, à l'époque, subissait une grave crise.

Mise au point d'un nouveau langage technique : carton numéroté, palette réduite, tissage robuste à large point.

Abandon du travail à l'huile au profit de la gouache.

Le Musée national d'Art moderne acquiert : "Jardin des Coqs" et "L'Homme aux Coqs", dont le carton sera détruit par les S.S. en 1944 à Lanzac.

1940 : Collabore avec Derain et Dufy.

Les ateliers d'Aubusson tissent une vingtaine d'oeuvres.

1941 : Participe avec Taslitzky à la création d'un carton de Dufy : "Le Bel Eté".

S'installe dans le Lot avec Rossane.

Aux Etat-Unis, Victor, son fils adoptif, s'engage dans les réseaux clandestins opérant en France.

Séjourne à l'Abbaye Bénédictine d'En Calcat et initie Dom Robert à la tapisserie.

1942 : Installation à Lanzac.

Les tapisseries "Libertés" sur le poème d'Eluard et "Es La Verdad" sur un poème de Guillaume Apollinaire, sont tissées à Aubusson.

1943 : Exposition de tapisseries contemporaines au musée des Augustins à Toulouse (Lurçat, Gromaire, Dufy, Saint Saëns, Dom Robert).

1944 : Exposition de tapisseries à Paris et de peintures à New-York.

Juin : s'associe aux combats de la résistance communiste avec Tristan Tzara, André Chamson, René Huyghe, Jean Cassou, Jean Agamemnon.

Est nommé au Comité de Libération : dirige l'hebdomadaire "Liberté" et la revue "Les Etoiles du Quercy".

Rencontre Simone Selves qui deviendra plus tard sa femme.

Mort de Victor, pris et exécuté au cours d'une mission de renseignements en France.

Lurçat et Rossane n'apprendront sa disparition qu'un an plus tard.

1945 : Achète les Tours de St-Laurent, forteresse du XIe siècle qui domine de ses ramparts la petite ville de Saint - Céré.

Photo : Mr. Peyronnet Saint-Céré

Fondation de l'Association des Peintres - Cartonniers de Tapisserie dont il est nommé président. Marc Saint - Saëns et Jean Picart - Ledoux en assurent la vice - présidence.

Début des grandes expositions et des grandes compositions.

1946 : Participe à l'exposition "La Tapisserie du Moyen Age à nos jours" (Paris, Amsterdam, Bruxelles, Londres).

1947 : Compose "L'Apocalypse" (4,53 X 12,40 m) pour l'église du plateau d'Assy (Haute - Savoie) et la tapisserie "Le Vin" (4,04X10,50) pour le musée du Vin de Bourgogne à Beaune.

Publie trois ouvrages sur la tapisserie.

1948 : Voyages, conférences, expositions, en Angleterre, Belgique et Tchécoslovaquie.

Publie à Lausanne "Géographie animale", recueil de dix-huit poèmes illustrés par dix-huit lithographies, dédié à son fils adoptif, Victor.

1949-1950 : Travail d'illustration par lithographies couleur pour "La Création du Monde", texte d'André de Richaud, "Le Monde Merveilleux des Insectes" de J.H. Fabre et "Vingt Fables de La Fontaine".

Voyage en Suisse et en Pologne.

1951 : Mort d'Etienne Bignou, son ami et marchand, Conférences à Varsovie, Cracovie, Copenhague, Stockholm, Bâle.

Exécute une série de gouaches publiées sous le titre : "Le Bestiaire fabuleux".

1952 : Vient à San Vicens (près de Perpignan - Pyrénées - Orientales) où il commence à se passionner pour la céramique

Création de ses premières céramiques à la poterie San Vicens .

Compose la tapisserie "La Grande Peur" (20m2)

1952-1953 : Grande exposition à la Maison de la Pensée Française (tapisseries, peintures, gouaches, dessins, céramiques, livres illustrés ...).

Exécute de nombreuses tapisseries, "Les Loups dans la Bergerie ", "La Conquête de l'Air".

1954 : Mort de Rossane.

Compose "Hommage aux Morts de la Résistance et de la Déportation" (4 x 12 m) pour le Musée national d'art moderne de Paris et "Le Chant Général" sur un poème de Neruda.

Conférences et expositions en Amérique du Sud.

1955 : Voyage en Sicile : peint des gouaches.

Voyage et conférences en Chine.

Création de nombreux cartons.

Compose la tapisserie "L'Espoir".

Expositions à Bienne, Strasbourg.

Préface un livre sur la tapisserie d'Angers aux éditions Le Masque d'Or.

1956-1957 : Nombreuses expositions et conférences en Europe et aux Etats-Unis.

l1 août 1956 : épouse Simone Selves, compagne de la Résistance.

Début de la "Joie de Vivre" qui deviendra "Le Chant du Monde" ; ensemble de tapisseries qui seront tissées à Aubusson chez Tabard, Goubely et Picaud.

Tissage de l'ensemble "La Grande Menace" :

• "La Bombe Atomique" (4,40 x 9 m)

• "L'Homme d'Hiroshima" (4,40 x 2,90 m)

• "La Fin de Tout" (4,40 x 2,25 m)

Edite et illustre un recueil de ses poèmes : "Domaine".

1958 : Suite du "Chant du Monde" :

Tissage de l'ensemble "La Tenture des Soleils" :

• "L'Homme en Gloire dans la Paix" (4,40 x 13,20 m)

• "L'Eau et le Feu" (4,40 x 5,90 m)

Voyages au Japon, Inde et Portugal.

Publie "Mes Domaines", poèmes ornés de vignettes inédites.

1959 : Elu membre de l'Académie Royale de Belgique et de l'Académie Nationale des Beaux - Arts du Portugal

Céramique monumentale pour la Maison de la Radio à Strasbourg

Poursuite du "Chant du Monde" :

• "Le Grand Charnier" (4,40 x 7,40 m)

• "Champagne" (4,40 x 7.00 m)

1960 : Nombreuses expositions de tapisseries à Cologne, Menton, Lisbonne, Brême ...

Huitième panneau du Chant :

• "La Conquête de l'Espace" (4,40 x 10,35 m)

1961 : dernier élément du Chant tissé de son vivant :

• "La Poésie" (4,40 x 10,40m)

Création de grandes céramiques pour l'Ecole de Saint-Denis et la poterie de San Vicens.

Fondation du Centre lnternational de la tapisserie ancienne et moderne à Lausanne, dont il est élu président.

1962 : Maintient un rythme de travail intense malgré une santé devenue fragile.

Continue expositions, voyages et conférences (France, Suisse, Allemagne, URSS).

Expositions personnelles de tapisseries, céramiques, lithographies, gouaches, dessins, livres illustrés.

Rétrospective de l'oeuvre peint de Jean Lurçat (1920-1962) à Paris.

Compose "Transmondia" (3,15 x 6,35), "Couleurs et Lumières" (2,75 x 4,50), "Le Vin et la Musique" (5,93 x 12,02)

1963 : Première présentation du "Chant du Monde" à Annecy.

Nombreuses expositions.

Création de cartons.

Grave problème de santé.

1964 : Est élu membre de l'Académie des Beaux - Arts de Paris.

Nombreuses expositions dont celle du "Chant du Monde" au Musée des Arts Décoratifs de Paris, puis Arras et Lyon.

Nombreuses commandes officielles : "Dunkerque", "Les Deux Boussoles", "Beau de Nuit", "L'Afghan et les Insectes".

Voyage en ltalie, Egypte.

1965 : Séjourne en Grèce et au Mexique.

Au retour, compose "Ornomentos Sagrados" (4,40 x 10,50m), dixième tenture du Chant terminée après sa mort mais qu'il espérait ne pas être la dernière; il envisageait d'en réaliser une autre sur la Musique.

lllustre "Animalités" de Giono.

1966 : Mort de Jean Lurçat à Saint-Paul-de-Vence.

Repose près des Tours, dans le petit cimetière de Saint-Laurent.

Sur sa tombe un soleil gravé dans la pierre avec une devise : "C'est l'aube", devise qu'il avait fait graver sur son épée d'académicien.

Ces deux mots gravés sur son épée sont le début d'une phrase écrite par Jean Lurçat :

"C'est l'aube d'un temps nouveau où l'homme ne sera plus un loup pour l'homme, .... "

Phrase reprise et citée par l'écrivain et conférencier Henri Guillemin lors d'une conférence en hommage à Lurçat.

1966 : Grâce à Madame Simone Lurçat, le "Chant du Monde" est installé dans l'ancien hôpital Saint-Jean, à Angers.

1981 : En août, inauguration du Centre Culturel et Artistique Jean Lurçat, à Aubusson.

1986 : Ouverture à Angers, du Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine.

Madame Simone Lurçat fait don au Département du Lot, des Tours de Saint-Laurent ; des oeuvres de l'artiste sont attachées à cette donation.

1988 : Juillet : ouverture au public de l'Atelier-musée Jean Lurçat, dans lequel Madame Simone Lurçat a souhaité que soient présentés des cartons, des tapisseries, des peintures et différents exemples des diverses activités artistiques de son mari.