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reproduction du texte ci-contre Depuis 1945, Jean Lurçat s'installe à Saint-Céré et y compose 700 cartons soit 5000 m2 de tapisserie. L'oeuvre la plus marquante de cette époque est "Le Chant du monde" : vaste fresque colorée où les joies et les angoisses de l'auteur peuvent s'exprimer. Pour le centenaire de la naissance de l'artiste, Lycée et Collège de Saint-Céré proposent une évocation scénique sur des thèmes chers à Jean Lurçat : Poésie, Couleur, Paix. |
Notes de mise en scène
Monter un spectacle sur l'artiste Jean Lurçat revient à relever un défi. Lourde tâche que de faire cohabiter la tapisserie, qui lance son message sans interruption dans le temps, et le théâtre : art éphémère situé dans l'époque et qui se dissout dans la mémoire. Il fallait jouer l'artifice à l'extrème jusqu'à donner l'illusion que la toile tissée est vivante et qu'elle s'anime sous les doigts de l'artisan.
Le dispositif scénique fait appel aux accessoires de textiles colorés, alors que les vivants ne sont que des silhouettes en noir et blanc. Les toiles se perforent et ondulent en vagues géantes. Le ressac tissé ballote les hommes comme des jouets dont les sourires peints sont figés à jamais.
Et lorsque l'on s'approche de la tapisserie, la trame tend à la démesure et contient un monde microscopique, grouillant, haletant, soucieux d'échapper à l'emprise du fil qui se love comme un serpent. Le fil le plus ténu devient cable puis tronc et enfin cascade souple.
Et puis l'humour vient habiter le jeu. Personne n'est dupe. Les grandes angoisses restent au vestiaire l'espace d'un moment pour que l'amitié s'organise en fête ... Grincheux s'abstenir !...
Farandole surréaliste de la matière et de la vie où la confusion devient loi. Le pensant et l'inerte se mêlent en donnant une pâte nouvelle qui déferle sur la scène. Enfin la toile fait corps avec la vie.
H.C. 1992